Odyssart 2024 : Les rencontres chorégraphiques Hip Hop, un pont culturel entre la France et le Canada 

Cie Forward Movements

Forward Movements, compagnie dédiée à la création artistique en Hip Hop à Montréal, s’associe à Art-Track pour lancer les Rencontres chorégraphiques Hip Hop. Ce programme d’échanges entre jeunes artistes de France et du Canada vise à favoriser la création chorégraphique tout en renforçant les liens culturels entre les deux territoires.

Un projet pour faire rayonner la culture Hip Hop

Les Rencontres chorégraphiques Hip Hop s’articulent en deux temps et sur deux territoires. En mai 2024, lors du Festival Kairos à Montréal, dix artistes français ont participé à des résidences de création collaborative avec des talents canadiens. La seconde mobilité en novembre 2024 a amené dix artistes canadiens à Lille, où ils ont poursuivi cette coopération artistique lors du Interschool de Art-Track.

Ce projet permet de renforcer les réseaux professionnels dans la francophonie Hip Hop, tout en célébrant la richesse culturelle des deux pays.

Comment est né le projet ?

Le projet est né du désir de notre compagnie et de la compagnie Art-Track de développer une collaboration beaucoup plus approfondie afin qu’il y ait des retours plus bénéfiques qu’un simple événement de danse. L’idée était de développer des rencontres qui permettent vraiment aux artistes du réseau francophone de comprendre comment des codes distincts se développent d’une culture et d’un pays à un autre.  

Une initiative pour soutenir la relève artistique

Cofondée en 2015 par Ford Mckeown Larose et Anaïs Gachet, Forward Movements est ancrée dans le quartier de Saint-Michel à Montréal.

La compagnie accompagne les artistes de la relève et de la diversité vers la professionnalisation, tout en valorisant les cultures du street dance. Avec ce projet, elle offre une plateforme de rayonnement aux jeunes talents tout en multipliant les opportunités de diffusion dans les circuits culturels canadiens et internationaux.

Qu’avez-vous prévu pour la suite ?

Les rencontres chorégraphiques sont une première initiative que nous avons vraiment beaucoup appréciée, nous sentons que ces rencontres sont tellement riches de sens donc nous aimerions pouvoir continuer à les développer avec la France ou avec d’autres pays dans le monde, car le street dance se développe par ces rencontres culturelles et ces échanges.  Même si le Hip Hop est originaire des cultures afro-descendantes, pouvoir échanger et s’inspirer avec des gens de partout permet de se développer en tant qu’artiste, d’ouvrir son regard sur le monde et de nouer des partenariats intéressants. Nous allons donc certainement donner suite au projet. 

Est-ce que le programme Odyssart a été un bon tremplin pour votre projet, si oui, comment ?  

Oui, le programme a été un excellent tremplin, car il nous a permis de comprendre à quel point ce projet-là était nécessaire. Ça nous a également permis de réaliser que c’est une avenue que nous désirons développer dans le futur, donc oui, c’était un très bon programme. Le fait de penser l’art dans une idée de collaboration amène toujours des résultats un peu inédits et nous sommes vraiment très heureux et heureuses des résultats. 

Quelles sont les différences de code dans le Hip hop que vous avez remarquées entre la France et le Canada/Québec ?

Ici, nous sommes très proches des États-Unis et de la source et des origines du Hip Hop donc nous avons une application qui va être beaucoup dans le vibe, l’énergie, le flow, avec une approche un peu crue (raw). Nous avons aussi une bonne compréhension de la musique vu la connexion avec la langue et notre proximité avec la culture américaine. Ça nous permet d’approcher la musique d’une façon un peu plus globale.

En France, la barrière de la langue les a peut-être incités à être un peu plus pointus dans la mélodie et dans l’approche du son, ils sont très conceptuels. Au niveau artistique, il y a beaucoup de proximité dans l’idéologie, mais les codes se déploient de façon complètement différente dans l’esthétique.

Par ailleurs, notre projet nous a aussi permis de comparer nos codes Hip Hop à ceux de groupes francophones de la Côte d’Ivoire et de l’île de la Réunion, qui étaient présents à Lille pour la finale internationale des Hip Hop Games. Les échanges avec ces groupes ont été extrêmement riches – le groupe ivoirien avait des codes influencés par une culture forte et leurs danses traditionnelles. L’équipe de la Réunion avait une approche Hip Hop multidisciplinaire et novatrice, avec un bagage multiculturel propre à la Réunion qui se traduisait dans la danse.

Bref, ce projet fut un succès et nous remercions infiniment Odyssart pour son soutien.

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